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Le matelot c'est un enfant
Des quatre coins du monde
Il a vogué par tout les temps
Sous les cieux à la ronde
Il rêve la nuit dans son hamac
Qu'il a dans le fond de son sac
De biens jolis galons
Mais faut faire attention
Attention !Avant d'être capitaine
Il faut être matelot
Porter la blouse de laine
Le béret de son bateau
Faut grimper au mât d'misaine
Souquer dur et boire un pot
Avant d'être capitaine
Il faut être matelotLe matelot à chaque port
Sent l'amour qui l'appelle
Avec ses copains de bâbord
Il va trouver les belles
Ils sont parfois dix-huit garçons
Pour une fille aux cheveux blonds
Et s'il vient l'capistant
C'est lui qui prend l'menton
Du tendronAvant d'être capitaine
Il faut être matelot
Et se dire si j'n'ai pas de veine
J'suis quand même jeune et costaud
Le capitaine n'a des aubaines
Qu'en donnant ses monacaux
Ses monacaux !Avant d'être capitaine
Il faut être matelotLe matelot en arrivant
De croisière lointaine
Voit que les honneurs les rubans
Sont pour son capitaine
Lui en fait de très grands égards
N'a droit qu'à un quart de pinard
Mais il chante en allant
Retrouver sa maman
Qui l'attendAvant d'être capitaine
Il faut être matelot
Après des galons de laine
Obtiendront de bien plus beaux
Moi déjà je suis pour Germaine
Plus gradé que trois amiraux
Que six amiraux
Avant d'être capitaine
Il faut être matelot.
A.Gabriello-F.Alongi - 1933
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J’avance lentement
Sous un soleil écrasant
Mes pieds, plus lourds à chaque pas,
S’enfoncent inlassablement
Dans le sable liquide.Et je ne vois que des champs couverts de neige
Que des dimanches matins heureux
Dans mes montagnes fraiches et splendides.La vielle dame m’avait dit un jour
Que le bonheur est dans le mouvement
Dans la fluidité entre deux étapes, deux états
Et nulle part ailleurs.Devant moi, toujours, mon enfance
L’air chargé de sel, porté par le vent
Ces milliers d’étincelles dans l’eau
Ces milliers de pensées insaisissables
Et le son des galets brassés par les vagues
Qui me bercera jusqu’à l’infini.Jules Delavigne, Conclusions, 2008
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Visages sculptés
brodés les uns après les autres
là en haut sous les toits
à côté des chambres de bonnes
Chaque profil est différent
égal dans son essence
inébranlable dans son destin
Nos regards rêveurs se démultiplient
quérissant en vain la similitude
marque ancestrale cachée dans les cellules
Nous cherchons cette statue
qui nous ressemble
ce sourire identique au même destin
se reflétant dans la brume des souvenirs
tel ce palais en pierre
dans le miroir d’eau piétinée
par la pureté de nos enfants
Nous traversons à nouveau le pont
au ralenti
la pluie fouettant nos visages
nous noie dans la tautologie de la réalitéSybille Rembard, 2011
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