• Les horloges

    horloge

    La nuit, dans le silence en noir de nos demeures,
    Béquilles et bâtons qui se cognent, là-bas;
    Montant et dévalant les escaliers des heures,
    Les horloges, avec leurs pas ;

    Émaux naifs derrière un verre, emblèmes
    Et fleurs d’antan, chiffres maigres et vieux;
    Lunes des corridors vides et blêmes,
    Les horloges, avec leurs yeux ;

    Sons morts, notes de plomb, marteaux et limes
    Boutique en bois de mots sournois,
    Et le babil des secondes minimes,
    Les horloges, avec leurs voix ;

    Gaines de chêne et bornes d’ombre,
    Cercueils scellés dans le mur froid,
    Vieux os du temps que grignote le nombre,
    Les horloges et leur effroi ;

    Les horloges
    Volontaires et vigilantes,
    Pareilles aux vieilles servantes
    Boitant de leurs sabots ou glissant
    Les horloges que j’interroge
    Serrent ma peur en leur compas.

    Emile Verhaeren, Les bords de la route


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  • Commentaires

    1
    Loetiga
    Jeudi 12 Juillet 2012 à 16:33
    J'ai adoré cette poésie,elle est si bien écrite pleine d'images de jolis mots chanteurs. Oui vraiment un très très beau poème merci pour la découverte ma douce amie.
      • biribibi Profil de biribibi
        Jeudi 12 Juillet 2012 à 16:40
        Oui, ça me rappelle des souvenirs, mes grands parents avaient de vieilles horloges dans chaque pièce. Certaine sonnaient tous les quart d'heure, on y était habitués et cette musique accompagnait nos nuits et nos journées.
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