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Par biribibi le 11 Juillet 2012 à 08:04
J’avance lentement
Sous un soleil écrasant
Mes pieds, plus lourds à chaque pas,
S’enfoncent inlassablement
Dans le sable liquide.Et je ne vois que des champs couverts de neige
Que des dimanches matins heureux
Dans mes montagnes fraiches et splendides.La vielle dame m’avait dit un jour
Que le bonheur est dans le mouvement
Dans la fluidité entre deux étapes, deux états
Et nulle part ailleurs.Devant moi, toujours, mon enfance
L’air chargé de sel, porté par le vent
Ces milliers d’étincelles dans l’eau
Ces milliers de pensées insaisissables
Et le son des galets brassés par les vagues
Qui me bercera jusqu’à l’infini.Jules Delavigne, Conclusions, 2008
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Par biribibi le 11 Juillet 2012 à 07:55
Visages sculptés
brodés les uns après les autres
là en haut sous les toits
à côté des chambres de bonnes
Chaque profil est différent
égal dans son essence
inébranlable dans son destin
Nos regards rêveurs se démultiplient
quérissant en vain la similitude
marque ancestrale cachée dans les cellules
Nous cherchons cette statue
qui nous ressemble
ce sourire identique au même destin
se reflétant dans la brume des souvenirs
tel ce palais en pierre
dans le miroir d’eau piétinée
par la pureté de nos enfants
Nous traversons à nouveau le pont
au ralenti
la pluie fouettant nos visages
nous noie dans la tautologie de la réalitéSybille Rembard, 2011
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Par biribibi le 10 Juillet 2012 à 18:47
Dans un prisme de sable aux arrêtes sans âge
Un saphir de soleil serti d’un fil de chair
Brise en éclats le ciel d’où s’effrite un éclair
Dont la bouche de feu vient mourir sur la plage.La pyramide en grain d’une dune au mouillage
Coule le long des mains comme un ruisseau dans l’air
Et couvre de sa soie une étoile au teint clair
Que l’horizon câlin rouille à son babillage.Sous un tulle de glace un souffle de sel pur
Caresse la rondeur d’une larme d’azur
Et fuit sous le frisson d’une plume de lune.Un vitrail de cilice enflamme le désert
Puis l’ombre d’un calice au silence disert
Passe comme un instant sous un dais de fortune.Francis Etienne Sicard, Lettres de soie rouge, 2011
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Par biribibi le 10 Juillet 2012 à 16:53
Les heures sont des fleurs l’une après l’autre écloses
Dans l’éternel hymen de la nuit et du jour ;
Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses
Et ne les donner qu’à l’amour.Ainsi que de l’éclair, rien ne reste de l’heure,
Qu’au néant destructeur le temps vient de donner ;
Dans son rapide vol embrassez la meilleure,
Toujours celle qui va sonner.Et retenez-la bien au gré de votre envie,
Comme le seul instant que votre âme rêva ;
Comme si le bonheur de la plus longue vie
Était dans l’heure qui s’en va.Vous trouverez toujours, depuis l’heure première
Jusqu’à l’heure de nuit qui parle douze fois,
Les vignes, sur les monts, inondés de lumière,
Les myrtes à l’ombre des bois.Aimez, buvez, le reste est plein de choses vaines ;
Le vin, ce sang nouveau, sur la lèvre versé,
Rajeunit l’autre sang qui vieillit dans vos veines
Et donne l’oubli du passé.Que l’heure de l’amour d’une autre soit suivie,
Savourez le regard qui vient de la beauté ;
Être seul, c’est la mort ! Être deux, c’est la vie !
L’amour c’est l’immortalité !Gérard de Nerval
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Par biribibi le 10 Juillet 2012 à 15:54
L’aventure est d’abord humaine
Océan de vie, océan de paix
L’aventure est d’abord humaine
Cris de temps passé aux lisières des prés
L’aventure est d’abord humaine
Comme tous les solstices qui ont précédé
L’aventure est d’abord humaine
Fleuve d’harmonie, fleuve d’éternitéL’aventure est d’abord humaine
Alchimie d’amour, désirs d’Absolu
L’aventure est d’abord humaine
Désespoirs palpables, vifs, jaunes, crus
L’aventure est d’abord humaine
Désirs d’Olympe paraissant fanés
L’aventure est d’abord humaine
Riches, pourpres, exilésL’aventure est d’abord humaine
Des anciens temps aux nouveaux essors
L’aventure est d’abord humaine
D’absurde éclipses de sommeils morts
L’aventure est d’abord humaine
C’est la réalité qu’un jour les Dieux ont convoité
L’aventure est d’abord humaine
Absence de funambule, de rythmes sots, brusques, ancrésL’aventure est d’abord humaine
Dans une église ou bien un Mausolée
L’aventure est d’abord humaine
Symbôle d’obélisques qui arrachent le ciel
L’aventure est d’abord humaine
Lames coupantes et dures, face à l’Eternel
L’aventure est d’abord humaine
Comme si un jour nous obtenions le Feu
L’aventure est d’abord humaine
Ne restera qu’un chiffre pur, ce sera DeuxWinston Perez, 2009
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